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lundi 19 janvier 2015

pour un bon usage des deniers publics 19/01/2015

VERS UNE NOUVELLE"GAFFE"!!!

Sans attendre de la Chambre Régionale des Comptes de Bretagne
les résultats du contrôle  de la gestion de la commune de Saint Quay Portrieux depuis  l' exercice 2010 et  les suivants .
Sans attendre ses observations, ses conclusions, le maire, M Thierry Simelière,  prévoit de remettre en vente le  local situé sur le quai de la République, occupé jusqu'en février 2012 par une boutique de presse.
Nous savons qu'un achat ou une vente par une  Collectivité Territoriale ne  peut se faire que dans  le cadre d'une délibération  légale  votée par  le Conseil Municipal.
En octobre 2010, le vote de la délibération conduisant à l'achat des  murs du fonds de commerce et au maintien de  l'activité commerciale s'est déroulé  dans  une ambiance délétère.
La question, à l'époque, de  l'utilité de cet achat s'est déplacée vers  un vote de confiance à l'adresse  du maire M Blanc, vote obtenu de  justesse.
Devant l'absence d'une explication sérieuse conduisant à cet achat par la commune  et devant les réticences exprimées  par l'association Quinocéenne des  commerçants*, j'ai déposé en tant que contribuable deux requêtes auprès du Tribunal Administratif de Rennes:
·  une requête en référé demandant la suspension de la  mise en oeuvre de  la délibération.
·  une requête sur le fond  demandant l'examen de  la  légalité  de  la délibération  votée.
La justice administrative est lente et c'est seulement en  juillet  2014 que le TA de Rennes a annulé la délibération du 29/10/2010: N° 10-117.
Les  motifs contenus dans  la délibération n'avaient pas, selon  le tribunal,  pour objet la création ou l'extension  d'une activité économique  mais visait expressément  à venir aider  une entreprise en difficulté  et cela  contrairement  au Code Général des Collectivités Territoriales.
Déjà, dans  les résultats du référé rendu en janvier  2011, les  loyers demandés au commerçant avaient été  jugés comme trop faibles (5 000 € HT  annuel demandé dans  la délibération  porté ensuite  à 6 500 € HT ).
La justice administrative ne s'est prononcée que  sur la  partie administrative  du dossier:
la délibération N°10-117.
Elle a considéré aussi  que  l'annulation  du contrat conclu entre  le vendeur et la commune  ne relevait  pas de sa compétence mais d'une juridiction civile.
La nouvelle municipalité  se devait de mettre un terme à cet imbroglio en s'adressant à la  juridiction adéquate; elle  préfère  jouer à l'agent immobilier.
Si la revente devait se faire, l'insécurité juridique perdurerait car, jusqu'à  preuve du contraire, la commune  dirigée par M Blanc ne  pouvait acheter  un bien que suite à une  délibération rentrant dans le champ d'application du CGCT.
J'ai proposé au Maire actuel, lors d'une première rencontre, qu'il contacte le commerçant pour obtenir le remboursement des  100 000 € (montant du  bien acheté ) et dans  le cas d'un refus, qu'il avertisse le commerçant qu'un recours contentieux serait déposé auprès d'un tribunal civil  s'appuyant sur les conclusions  du TA de Rennes.
Le maire,  lors d'une seconde  rencontre, a  porté à ma connaissance :
  • qu'il n'avait pas  sollicité du vendeur le remboursement  des  100 000 € versés par la précédente municipalité, somme versée 1 mois  après la fermeture du commerce.
  • qu'il avait reçu en 2015 de  la  part des domaines  une estimation  du local de  l'ordre de  45 000 € , en 2010 cette estimation était de  100 000 € .
  • enfin, le  maire  m'a indiqué qu'il avait reçu entre  4 et 5 candidatures  pour l'achat  de ce  local  délabré  nécessitant de sérieux travaux de  mise aux  normes. 
Pour verser les  100 000 €, la municipalité dirigée par M Blanc a dû fournir un certain nombre de documents au Trésor Public d'Etables sur mer  mais elle  a volontairement oublié de fournir le bail de  location inclus dans l'acte de vente établi par le Centre de gestion de Plérin.
Autrement dit, le vendeur n'a jamais payé les  3 années de  loyer  dû à ce jour, soit environ une dette de  23 500 € TTC auprès de la Commune de Saint Quay Portrieux.
L'affaire d'acheter les murs du fonds de commerce était extrêmement  complexe avec l'état hypothécaire en cours sur  l'ensemble immobilier (6 hypothèques) . 
Le notaire d'Etables sollicité avait refusé d'établir en 2011 l'acte d'achat pour la  municipalité.
La nouvelle  municipalité  qui envisage  des coupes douloureuses   dans  le  prochain budget,  vu la baisse de la  dotation globale de fonctionnement  versée par la  l'Etat, qui envisage aussi des recettes en baisse en  provenance  du Casino,  devrait jouer la  prudence et attendre le résultat du contrôle  de  la gestion de la ville  par la Chambre régionale des comptes de Bretagne d'autant qu'aux dires de  M Simelière,  elle  n'est pas venue par hasard à Saint Quay Portrieux .
La connaissance  de ses  observations est annoncée  pour  juin 2015.
En résumé, la commune est propriétaire d'un bien immobilier sur la base d'une délibération annulée  par le TA de Rennes.
Qu'elle s'apprête en procédant à la revente  du local  à perdre une somme d'argent conséquente.
Que la prochaine délibération  conduisant éventuellement  à cette revente  repose sur une très sérieuse  insécurité juridique.
Que de nouveau, un citoyen  défenseur du bon usage des deniers  publics  de  la Commune peut saisir la  justice.
OUI, plus que  jamais,  il faut attendre  les conclusions  du magistrat  rapporteur  de la Chambre Régionale des Comptes de Bretagne suite au contrôle  de la gestion de la commune dirigée par M Blanc  et du  contrôle  juridictionnel des  comptes rendus par le comptable public de la Commune de Saint Quay Portrieux, cela évitera pour les contribuables de notre  ville de subir les dépenses  inutiles  d'un nouveau  cafouillage.

JOUNENT Michel.
LAMBOTTE Gérard, Maire de Saint Quay Portrieux de 2001 à 2008, Préfet honoraire.

*L'association  des commerçants "les quatre saisons tonics" était présidée en 2010  par Hervé Huc, aujourd'hui conseiller municipal délégué aux sports de la  majorité municipale.  

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