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dimanche 5 octobre 2014

indo 1954.... 5/10/2014

"Qu'étaient-ils partis faire là-bas".
C'est une des questions auxquelles le Colonel Jacques Allaire a répondu en cette soirée du Jeudi 2 Octobre 2014 après la projection du film de Philippe Delarbre, présent lui aussi :

"Le Sacrifice Diên Biên Phu 1954".
Le colonel Jacques Allaire et le réalisateur Philippe Delarbe
La réponse  a été la suivante : "Quand on a vingt ans, qu'on a participé aux combats de la Résistance et qu'on demande des volontaires pour libérer l'Indochine, on y va".
Je rappelle qu'en 1945, c'est le Général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire de la République, qui a décidé d'envoyer un corps expéditionnaire en Indochine, alors occupée par les Japonais, corps expéditionnaire avec à sa tête le Général Leclerc, héros de la France Libre.
De Gaulle veut rétablir la France dans ses droits de grande puissance.
Le Colonel insiste sur le fait que, dans l'entre deux guerres, on était élevé, et l'école obligatoire participait à cela, dans l'idée que la France, c'était non seulement le territoire métropolitain mais aussi un empire, l'empire colonial.
Repensons à l'Appel du 18 Juin, il y est clairement fait allusion.
Et puis, dit le colonel Allaire, il y a le "mal jaune", la fascination qu'exerce l'Extrême-Orient sur tous ces jeunes hommes partis là-bas, la plupart insoucieux des problèmes politiques. "Adieu vieil Europe, que le diable t'emporte" disait bon nombre d'entre eux.
Réécoutons sur "You Tube" "Opium" ou "Marie-Dominique"  ( texte de Pierre Mac Orlan ) et on aura une idée de cette fascination.
Plus sérieusement, on peut lire "Les champs de braise" d' Hélie de St Marc ou " De l'autre côté de l'eau" de Dominique de La Motte ( on peut acheter ces livres tout le mois d'Octobre à l'Arletty, livres venus de la maison de la presse de St Quay ).
Après la bataille, il y a eu la captivité.
C'est avec beaucoup de douleur que le Colonel l'évoque :" Les Viets étaient contents de nous avoir fait prisonniers mais ils voulaient aussi prendre nos âmes, ils voulaient qu'on se renie".
Sur les 10000 prisonniers faits à Diên Biên Phu, seulement un peu plus de 3000 reviendront des camps Viets.
Voulant endoctriner ces soldats, les Viets n'en ont fait que de redoutables anti-communistes.
Le colonel a aussi insisté sur le fait que les bataillons de Paras étaient "jaunis", c'est-à-dire qu'ils étaient composés pour moitié de vietnamiens qui se battaient, certes pour une nation vietnamienne hors de toute tutelle, mais une nation vietnamienne  pas forcément communiste.
Se battaient aussi à Diên Biên Phu des régiments venus de toute l'Union Française.
Le colonel a dit aussi : je regrette que vous ne soyez pas si nombreux, je vois surtout des anciens combattants et des veuves d'anciens combattants ( nous étions une soixantaine ).
Le maire de St Quay-Portrieux, Thierry Simeliere, nous a fait l'amitié de répondre à notre invitation et s'est montré heureux que le cinéma de la ville avec son délégataire de service CineOde ait pu organiser une telle soirée.
Rendez-vous jeudi prochain, le 9 Octobre, à 19h à l'Arletty, projection de la "317ème section" de Pierre Shoendoerffer.
L'intervenant sera Dominique Bonelli ( un Corse) , officier de légion, lieutenant au 8ème Choc à Diên Biên Phu, lieutenant au 1er REP en Algérie, sont aussi invités les représentants locaux de l'UNC.
Les panneaux d'exposition dans le hall du cinéma qui rappellent l'histoire du " 6 " parti de St Brieuc pour l'Indochine sont prêtés par Michel Pieto, mémorialiste de ce bataillon, l'exposition sera visible jusqu'au 16 octobre.

Pour terminer je reprendrai les paroles de Pierre Schoendoerffer paraphrasant le poète Patrice de La Tour du Pin :
"Tous les pays qui n'ont plus de mémoires. 
Seront condamnéà mourir de froid", 
le poète dit légende à la place de mémoires, en Bretagne, nous n'oublions pas nos légendes.

FOREST Jean-Michel, organisateur  avec CinéOde (Gérant du cinéma ) de "Mémoires des guerres d'Indochine (46/54) et d'Algérie (54/62 )" au Cinéma Arletty durant le  mois d'Octobre  2014.

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