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lundi 5 mars 2012

le prix de la culture...05/03/2012


CULTURE
OU
COMMERCE 





Le cinéma communal "Arletty", réouvert depuis quatre mois et demi a fait l'objet de beaucoup de discussions et ce n'est certainement pas fini.
Cette salle de projection ultra moderne, confortable, avec une multitude de projections numériques, n'est pas un centre culturel mais un lieu pour se divertir.
Les nombreux films projetés et le choix des titres attestent de cette réalité.
En parlant de cinéma , on considère souvent que c'est le 7ème Art, mais c'est avant tout une activité commerciale fortement marquée par le souci de sa rentabilité.
Aujourd'hui, en France comme aux USA, un film se caractérise par son nombre de spectateurs et par l'argent qu'il rapporte.
Bien sûr , il existe encore un cinéma d'auteur, un cinéma qui draine les cinéphiles mais vis a vis des gros producteurs, la partie est loin d'être gagnée.
En France, grâce à un système bien original de financement, il subsiste une production cinématographique bien particulière et les chaînes de télévision bien souvent productrices permettent au cinéma national de tenir contre vents et marées face au cinéma US.
Les discussions, souvent passionnées autour du nouveau cinéma "Arletty", reposent, chez des élus et des quinocéens sur l'inquiétude suscitée par cet investissement très lourd, sur la méconnaissance des dépenses pour les aménagements autour du cinéma et sur un fonctionnement largement déficitaire.
Le cinéma, ancienne mouture, a fermé ses portes pour une raison simple: sa très faible fréquentation.
Cette rentabilité négative a conduit le gérant à "oublier" les conditions de sécurité obligatoire pour un établissement ouvert au public.
Après la visite de la commission de sécurité en 2005, l'ancienne municipalité a suivi l'avis défavorable de cette dernière à poursuivre l'exploitation de l'établissement.
On connaît la suite , l'ancienne municipalité achète un fonds de commerce de diffusion de film sans grande valeur et du matériel de projection obsolète.
Aujourd'hui, la municipalité est, après de gros travaux et d'importants investissements, à la tête d'un magnifique cinéma et personne ne le conteste.
Mais beaucoup de quinocéens ne comprennent pas pourquoi cette restructuration, à la vue des personnes des villes voisines fréquentant la salle, n'a pas été une réalisation communautaire.
A croire que chez les décideurs municipaux, la volonté de mutualiser les dépenses n'a pas encore fait son chemin et surtout qu'ils ne suivent pas l'information économique de notre pays.
Mutualiser les pertes de la piscine aqualudique "Goélys", mutualiser l'investissement et le fonctionnement du golf "des ajoncs d'or", c'est possible; transférer l'école de voile au "Sudgoélo" en dépouillant la commune de Saint Quay, cela est en train de se faire, mais la simple évocation de transformer le cinéma "Arletty" en cinéma communautaire a totalement été rejetée par nos élus et notre maire.
Le maire a fait du cinéma "sa danseuse", rien n'est trop beau pour cette salle et l'annonce des chiffres de la fréquentation lui donne des ailes.
Croire que le nombre de films projetés , croire que la multiplication des séances, croire à la possibilité de faire des retransmissions sportives ou culturelles équilibreront la gestion est une immense illusion.
bien des films projetés ne correspondent pas à l'attente des spectateurs locaux et des villes voisines; comme au temps de l'ancienne salle, on relève une très faible fréquentation; par exemple: 10 films sur 15 en février 2012 représentant 28 séances, ont connu moins de 20 spectateurs par séance sur 167 places possibles.
chaque séance revient à un même coût auquel s'ajoutent les frais du distributeur proportionnellement au nombre de spectateurs, cela explique pourquoi l'ancien gérant de la salle annulait des séances lors d'une très faible influence pour limiter ses pertes financières.
le changement entre l'ancien cinéma et le nouveau est sensible, on peut le comparer à la transformation intervenue dans la fabrication des téléviseurs. hier les postes avec des tubes cathodiques avec un son mono ou stéréo, aujourd'hui des écrans plats avec un son et une définition de l'image extraordinaires.
Il était dit que le choix des films serait l'affaire du directeur aidé par l'association "Ciné St ké "et des autorités municipales; il n'en est rien; le choix des films est le fait du distributeur qui abreuve le cinéma "Arletty" de tout ce qu'il a "dans son catalogue".
le cinéma est situé dans un quartier désert de tous commerces complémentaires à cet espace ludique , son ouverture depuis le 19 octobre 2011 n 'a pas profondément changé la vie locale.
une étude de marché sérieuse n'a pas eu lieu, la dimension de la transformation n' a pas été l'affaire du conseil, la gestion de la salle n'a jamais été envisagée sous la forme d'une association avec beaucoup de bénévoles, la DSP a été torpillée à souhait et la régie municipale avec son prestataire bien particulier est là pour un bon moment encore.
Heureusement, il reste encore une solution , celle de vendre ce fonds de commerce (corporel et incorporel) de diffusion de films à un particulier!!!
Il ne sera pas facile à trouver "cet aventurier"; si cela devait se faire, on mesurerait par la valeur de la transaction l'immense gâchis financier que représente cette restructuration.
Une commune, même au nom de la sacro-sainte culture, n'avait pas à se lancer dans cette aventure commerciale surtout dans cette époque de grandes difficultés.

Espace culturel... où est la culture dans ce bâtiment quand la plupart des films projetés sont des films de divertissements* américains avec des coups de fusils et des cadavres toutes les secondes.

JOUNENT Michel

*Entertainment en langue anglo-saxonne

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